La pédagogie Montessori, entre rêve et réalité

On dit beaucoup de choses sur la pédagogie Montessori : ce serait « l’école du futur », une méthode d’apprentissage prenant le contre-pied du système scolaire actuel, ce serait aussi une école pour les élites, délaissant ainsi les classes populaires de par son coût élevé… Les enfants en sortiraient plus sûrs d’eux-mêmes, avec une meilleure aisance à l’oral, ou au contraire ils seraient inadaptés pour poursuivre leur scolarité dans le système traditionnel. Comment démêler le vrai du faux ? Voici quelques pistes de réflexion, mais avant cela, si vous n’êtes pas à l’aise avec montessori je vous recommande la lecture des pages de ce site qui explique bien la méthode montessori : https://decouvrir-montessori.com/

Une pédagogie de la liberté

L’un des principes clés de la pédagogie Montessori est de laisser l’enfant autonome : l’éducateur lui montre comment se déroule une activité, puis l’enfant est libre de la refaire par lui-même, de choisir ce qu’il souhaite faire et pendant combien de temps. L’enfant gagne ainsi en confiance en lui, en autonomie, et développe sa curiosité et son goût d’apprendre par lui-même.

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Certains avancent que trop de liberté peut conduire à des dérives, notamment à un manque d’encadrement. Une ancienne élève témoigne que quand elle avait 6 ans, ses éducateurs laissaient les enfants réaliser les activités de manière totalement autonome, et qu’ainsi elle a passé les deux tiers de l’année sans savoir lire, et sans que personne ne s’en aperçoive. De tels cas existent mais sont heureusement rares.

Des écoles chères et peu contrôlées

Deux autres éléments qui sont reprochés aux écoles Montessori, sont qu’elles sont chères et donc élitistes, et surtout qu’il n’existe pas de dispositif de contrôle permettant de certifier leur qualité.

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En effet, l’Etat n’approuve pas la pédagogie Montessori et ne fournit donc aucune subvention aux écoles. Ainsi, le coût d’une année de scolarité s’élève entre 4500 et 8500 euros par an (en fonction de la classe, et les écoles parisiennes sont évidemment bien plus chères que celles de province). Cette pédagogie n’est donc pas accessible à tous, et cela en incommode certains. Cependant, certaines écoles mettent en place des caisses de solidarité afin de permettre aux plus démunis d’y étudier tout de même.

Les écoles Montessori sont soumises à l’approbation du rectorat pour ouvrir, et la conformité des locaux est ensuite contrôlée. En revanche, aucun contrôle n’a lieu concernant la qualité de la pédagogie et des enseignants. C’est donc aux parents de vérifier par eux-mêmes que les éducateurs sont qualifiés, que le matériel est conforme et en bon état, et que les grands principes de la pédagogie sont appliqués. Cependant, le site de l’Association Montessori de France met à disposition une liste qui recense une cinquantaine d’écoles françaises de qualité.

La réintégration du système traditionnel

Les écoles Montessori éduquent les enfants de 3 à 12 ans. Passé cet âge, il existe quelques collèges et lycées d’inspiration montessorienne, mais généralement les enfants réintègrent le système scolaire traditionnel. Certains redoutent tant cette transition qu’ils vont jusqu’à ne pas inscrire leurs enfants dans les écoles Montessori.

En réalité, il semble que la transition s’opère sans difficulté. Les enfants s’adaptent vite à leur nouvel environnement, et les anciens élèves témoignent plus « d’incompréhension par rapport à certaines façons de faire » que de véritable problème d’adaptation.

Sachez également qu’il est possible d’appliquer la pédagogie montessori à la maison, vous trouverez plusieurs articles à ce sujet sur le magazine Magajo.